Merci à Jeannette TANGUY, adhérente de l'AMA, membre de la Taverne aux Poètes et de la Plume Angevine pour ce magnifique poème en hommage à nos meuniers angevins partis à la Grande Guerre, et tout particulièrement à Henri LUSSEAU, le dernier meunier du Moulin de la Lussière
Les moissons embaumaient l’été.
La campagne était au travail
quand le tocsin a résonné :
pressentiment de la mitraille.
Par trains entiers ils sont partis
rejoindre les champs de bataille,
confiants, la fleur au fusil,
et de retour pour les semailles.
Sur la colline ligérienne,
non, ce n’est pas une éolienne.
C’est le Moulin de la Lussière,
le meunier s’en va à la guerre.
Nous sommes en ce jour de l’été,
personne ne moudra le blé,
les ailes se sont mises en croix.
Adieu Saint-Georges des Sept Voies.
Les soldats sont près des frontières,
c’est pour combattre l’ennemi.
Le meunier pense à sa Lussière ;
reviendra-t-il dans son pays ?
L’automne et l’hiver ont passé,
partout les batailles font rage.
Voici maintenant les tranchées
pour ces « Poilus » pleins de courage.
Années de souffrances et de peurs !
Combien en seront mutilés ?
Peut-on croire encore au bonheur
avec tous ces morts, ces blessés ?
Le meunier est donc revenu,
mais le moulin est arrêté.
Alors un jour il fut vendu,
des passionnés l’ont restauré.
Cependant il garde en mémoire
joyeux et tristes événements.
Ainsi se termine l’histoire
et la « Lussière » chante au vent.
Jeannette TANGUY - juin 2014